Introduction

Les jeunes utilisent les médias pour se renseigner et se prendre en charge

La loi s’applique à tous et touche des personnes de tous âges. Les enfants et les jeunes doivent répondre à des questions et prendre des décisions juridiques dans leur vie quotidienne.
novembre 2, 2015

Les jeunes utilisent les médias pour se renseigner et se prendre en charge

Quel âge dois-je avoir pour déménager et vivre seul(e)? Si je mets ma chanson en ligne, est-ce que quelqu’un peut l’utiliser? Si j’ai déjà consenti à des relations sexuelles mais que je veux changer d’idée, est-ce que je peux le faire?

Maeashah Haque & Amrit Sabharwal, Regent Park Focus Youth Media Arts Centre
Maeashah Haque & Amrit Sabharwal, jeunes participantes au Youth & the Law TV Project au Regent Park Focus Youth Media Arts Centre

Plus souvent qu’autrement, lorsque nous pensons à la loi, nous croyons qu’il s’agit d’une question pour les adultes. C’est quelque chose qui s’applique aux adultes, pas aux enfants et aux jeunes. Mais cela n’est pas vrai. La loi s’applique à tous et touche des personnes de tous âges. Les enfants et les jeunes doivent répondre à des questions et prendre des décisions juridiques dans leur vie quotidienne, et la plupart ont peu de renseignements ou, pis encore, de mauvais renseignements, au sujet de la loi et de leurs droits et responsabilités. Bien que nous ne voyions pas toujours les choses ainsi, il y a entrecroisement de la loi et des interactions d’un jeune sur le plan du logement, de l’école, de l’emploi, de la famille et des relations.

La Fondation du droit de l’Ontario a financé un projet appelé Youth & the Law TV Project, coordonné par le Regent Park Focus Youth Media Arts Centre dans le quartier torontois de Regent Park. Les jeunes ayant participé au projet, qui étaient âgés de 14 à 25 ans, voulaient en savoir davantage sur les questions juridiques touchant leurs vies.

Dans le cadre du projet, qui a duré six mois, les jeunes ont participé à des ateliers éducatifs avec des experts juridiques, notamment des représentants du Réseau ontarien d’éducation juridique (ROEJ), des services communautaires de la police de Toronto (SCPT) et de Justice for Children and Youth (JFCY). Les sujets et les conférenciers ont été choisis par les jeunes; les questions et préoccupations les plus importantes pour les jeunes ont été abordées. Parmi les sujets juridiques examinés, on comptait notamment la location immobilière, le droit d’auteur, l’éducation, la protection de l’enfance, les agressions sexuelles et les droits de la personne.

Avec les connaissances qu’ils ont acquises, les jeunes ont ensuite créé des émissions-débats et des émissions dramatiques à la télévision et à la radio. Les émissions ont été diffusées sur le site Web, à la radio en ligne et sur le canal YouTube de Regent Park Focus et seront diffusées sur Regent Park TV, un réseau en circuit fermé desservant le quartier, et sur le canal communautaire 10 de Rogers.

En plus de mettre l’accent sur des lois particulières, le projet a permis aux jeunes d’apprendre comment fonctionne le secteur de la justice et d’en connaître les acteurs. Leurs impressions des procès éclairs comme ceux à la télévision ont été remplacées par une compréhension des procédures, du temps requis et des intervenants au sein du système judiciaire.

« Avant ce projet, je ne savais pas grand-chose au sujet de la loi. Je savais ce qu’était un avocat, mais je n’avais aucune idée de ce qu’était un parajuriste. Je n’étais pas au courant de l’existence d’organismes comme le ROEJ », a déclaré Maeashah Haque, qui est âgée de 17 ans. « J’ai beaucoup appris. Et maintenant, je peux m’appuyer sur mes connaissances. Si je n’en avais pas, j’abandonnerais probablement. Maintenant, je sais quoi faire et où aller pour obtenir de l’aide. Nous pouvons défendre nos propres intérêts et ceux de nos amis. Cela peut mener à des changements. »

Amrit Sabharwal, qui est âgée de 18 ans, a eu une expérience similaire. « J’ai appris des choses dont je ne savais même pas qu’elles faisaient partie du système juridique. Par exemple, on ne peut abandonner l’école avant un certain âge. En tant que jeune, tu veux avoir du succès dans la vie, mais les jeunes font parfois des choses qui ne leur apporteront pas de succès, et la connaissance du système juridique t’aide à comprendre ce que tu devrais faire et ce que tu ne devrais pas faire. » Mme Sabharwal a ajouté ceci : « Si tu vois qu’un ami traverse une épreuve et que tu veux vraiment l’aider mais que tu n’en es pas capable, c’est à ce moment-là  que tu examines les questions juridiques. Grâce aux renseignements que j’ai appris, j’ai pu aider des personnes de mon âge. C’est certainement important. »

Mary Birdsell, B.A., LL.B., la directrice exécutive de Justice for Children & Youth, figurait parmi les conférenciers invités du projet.

« À mon avis, un des aspects réellement importants de ces types de programmes, c’est la façon dont ils encouragent vraiment les jeunes à s’informer », a déclaré Mme Birdsell. « Ils acquièrent le sentiment qu’ils pourraient avoir des droits qui leur appartiennent réellement; qu’ils n’ont pas besoin de passer par l’intermédiaire d’un adulte. Je crois que c’est valorisant. »

Naturellement, l’école est l’un des sujets qui intéressaient beaucoup les jeunes. Non seulement la majorité des jeunes ne savaient pas qu’ils devaient, en vertu de la loi, avoir atteint un âge minimum pour abandonner l’école, mais la plupart ne savaient pas qu’ils avaient  aussi certains droits leur permettant  de rester à l’école.

Mme Birdsell a donné un exemple de la façon dont le manque de connaissances d’un jeune au sujet de la loi et de ses droits peut avoir des conséquences pendant toute une vie. L’administrateur d’une école secondaire demande à un jeune de quitter l’école parce qu’il a atteint l’âge de 18 ans, même si l’élève n’a pas encore obtenu son diplôme. Le jeune ne sait pas que la loi permet d’obtenir gratuitement jusqu’à sept années d’enseignement secondaire. Les perspectives d’avenir du jeune peuvent varier énormément selon qu’il quitte l’école secondaire sans diplôme ou qu’il exerce son droit d’avoir plus de temps pour obtenir son diplôme.

« Je crois que, dans l’ensemble, le plus grand problème pour les jeunes en ce qui concerne l’accès à la justice, c’est le fait que les adultes ne les reconnaissent pas comme titulaires de droits indépendants », a ajouté Mme Birdsell. « Les enfants et les jeunes ont le droit de s’attendre à ce que leurs droits soient respectés. »

Adonis Huggins est le directeur exécutif du Regent Park Focus Youth Media Arts Centre. Un de ses principaux objectifs est d’aider les jeunes au centre à partager ce qu’ils ont appris avec un auditoire plus vaste et à aider un plus grand nombre de jeunes à comprendre la loi et la façon de l’appliquer dans leur vie. « Plus nous pouvons créer des ressources adaptées aux jeunes qui sont disponibles là où les jeunes interagissent et participent à des activités, ces types de projets sont ceux qui seront vraiment utiles pour que les jeunes prennent connaissance du système juridique et soient renseignés sur celui-ci, et pour que le système juridique soit accessible. »

Vous pouvez visionner toutes les vidéos de Youth & the Law sur le canal YouTube de Regent Park TV.

Pour en savoir davantage sur les plus récents projets et activités soutenus par la Fondation du droit de l’Ontario, consultez notre rapport annuel de 2014.